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À l’horizon de la mer de Chine, une avancée technologique bouleverse le transport maritime. Deux navires échangent du dioxyde de carbone liquide, sans quai ni tuyau, établissant ainsi une première mondiale. Cette méthode novatrice de transfert maritime offre une solution prometteuse pour réduire les émissions de CO₂ des navires. Elle représente une avancée majeure dans la gestion durable des ressources naturelles, tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques pour l’industrie maritime mondiale. L’initiative, menée au large de Shanghai, marque une étape cruciale vers la décarbonation du transport maritime.
Un transfert inédit au large de Shanghai
Le 27 juin 2025, un événement sans précédent s’est déroulé au large de Shanghai. Deux géants des mers, le porte-conteneurs EVER TOP et le navire ravitailleur Dejin, ont réalisé un transfert de dioxyde de carbone liquide en pleine mer. Sans l’aide d’un quai ou de tuyaux terrestres, cette opération a été rendue possible grâce à la technologie embarquée à bord de l’EVER TOP. Ce navire est équipé d’un système de captage et stockage du carbone, développé par l’Institut de recherche en moteurs diesel marins de Shanghai. Cette innovation permet de capturer plus de 80 % des émissions de CO₂ du navire, à une pureté impressionnante de 99,9 %.
Cette première mondiale est bien plus qu’une prouesse technique. Elle pose les bases d’une nouvelle approche dans la gestion des émissions maritimes, offrant une solution intermédiaire entre la conversion complète des navires et l’inaction. En permettant le transfert direct de CO₂ entre navires, cette méthode élimine la nécessité de grandes infrastructures portuaires, rendant le processus plus économique et accessible.
Vers une nouvelle économie du CO2 en mer
Le CO₂ capturé par l’EVER TOP n’est pas simplement stocké ; il devient une ressource précieuse pour l’industrie. En effet, ce gaz peut être revendu pour la production de méthanol, d’engrais ou de béton à faible empreinte carbone. L’industrie maritime pourrait ainsi tirer un double bénéfice de cette technologie : réduire ses émissions tout en générant des revenus substantiels. Un navire comme l’EVER TOP pourrait générer jusqu’à 7,5 millions d’euros annuels grâce à la vente de son CO₂ capturé.
La question logistique du transfert du CO₂ capturé vers des clients situés dans des ports difficilement accessibles pour les grands navires trouve également sa réponse. Le transfert navire à navire en mer permet d’imaginer une flotte de petits navires spécialisés, agissant comme de véritables taxis maritimes du carbone. Cette innovation logistique pourrait transformer la gestion des ressources en mer, en favorisant une approche plus souple et adaptable.
Logistique et innovation : une approche intégrée
Le processus de capture, stockage et transfert du CO₂ est orchestré avec une grande fluidité. Le navire capte et stocke le gaz, puis le transfère à d’autres navires plus petits qui assurent la livraison. Cette méthode, pensée comme un écosystème, élimine le besoin de ports gigantesques ou d’infrastructures dédiées. C’est une véritable station-service flottante pour les gaz d’échappement piégés.
Cette approche n’est pas seulement ingénieuse, elle est aussi économique. Un seul navire transporteur peut remplacer des dizaines de camions-citernes, réduisant ainsi les embouteillages et les émissions secondaires. Le transport maritime se transforme, devenant un acteur clé dans la chaîne logistique du CO₂. En optimisant les ressources et les infrastructures, cette méthode offre une solution durable et efficace pour le transport du dioxyde de carbone capturé.
Shanghai : un modèle pour le futur du transport maritime
Avec cette avancée, Shanghai s’impose comme un acteur pionnier dans la décarbonation du transport maritime. Déjà en 2023, l’EVER TOP avait réalisé le premier transfert navire-quai de CO₂ capturé. Aujourd’hui, la ville boucle la chaîne en permettant le transfert en mer, capturant et réutilisant le gaz sans toucher terre. Cette avancée positionne Shanghai à l’avant-garde des efforts mondiaux pour réduire l’empreinte carbone du transport maritime.
Les experts impliqués dans ce projet ont été invités à rejoindre un groupe de travail de l’Organisation maritime internationale. Leur mission : aider à définir les futurs protocoles internationaux pour le captage carbone maritime. Ce partenariat international souligne l’importance de cette innovation et son potentiel à transformer l’industrie maritime mondiale.
Alors que le transport maritime émet environ 1 milliard de tonnes de CO₂ chaque année, soit près de 3 % des émissions mondiales, cette nouvelle méthode offre une lueur d’espoir. En réduisant significativement ces émissions, elle pourrait contribuer à un avenir plus durable pour notre planète. Mais la question demeure : comment cette innovation sera-t-elle adoptée à l’échelle mondiale pour maximiser son impact environnemental positif ?
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Waouh, c’est incroyable de voir comment la technologie peut transformer le transport maritime ! Bravo à Shanghai pour cette avancée. 👏
Est-ce que cette méthode pourrait être utilisée à grande échelle ailleurs qu’en Chine ? 🤔
Je suis sceptique… Comment être sûr que le CO₂ capturé ne s’échappe pas pendant le transfert ?
Merci pour cet article fascinant, j’ai appris quelque chose de nouveau aujourd’hui.
Et du coup, qu’est-ce qui se passe si il y a une tempête en mer lors du transfert ? 🌊
Shanghai continue de montrer la voie en matière d’innovation. Impressionnant !
C’est bien beau tout ça, mais comment ce CO₂ est-il acheminé jusqu’aux clients finaux ?
Est-ce que l’industrie maritime mondiale est prête à adopter cette technologie ?