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La Chine, avec sa politique d’expansion énergétique, est en train de redéfinir le paysage mondial du nucléaire. En dépassant les États-Unis en nombre de réacteurs nucléaires, elle affirme sa nouvelle stature sur la scène internationale. Avec 102 réacteurs en cours de développement, la Chine devient un acteur incontournable du secteur. Ce changement illustre non seulement une prouesse technologique mais aussi une déclaration stratégique de Pékin à l’égard de l’Occident. Ce développement rapide et impressionnant ne se limite pas à l’augmentation de la capacité énergétique, mais démontre également une volonté de leadership dans la transition énergétique mondiale.
La montée en puissance de la Chine
La Chine a franchi une étape décisive dans sa quête de leadership mondial en matière de nucléaire. Avec 102 réacteurs en activité, en construction ou validés, elle devance les États-Unis, longtemps en tête du classement mondial. Ce développement est le fruit d’une politique résolue menée par Pékin, qui a investi massivement dans l’énergie nucléaire. Les nouvelles installations sont réparties dans cinq provinces clés telles que le Zhejiang, le Guangdong et le Shandong. Ces projets représentent un investissement colossal de plus de 24 milliards d’euros et promettent de nombreux bénéfices économiques, notamment en termes d’emplois et d’équipement.
La phase III de la centrale de Sanmen, située dans le Zhejiang, incarne cette ambition avec une capacité installée qui atteindra 7,5 millions de kilowatts. Ce projet phare est un symbole fort de la capacité de la Chine à gérer des projets énergétiques à grande échelle. Le gouvernement chinois prévoit de doubler ses capacités de production d’ici 2030, avec un objectif de 110 millions de kilowatts en fonctionnement. Cette stratégie audacieuse confirme la volonté de Pékin d’affirmer sa présence sur la scène énergétique mondiale.
Une stratégie d’indépendance technologique
La stratégie chinoise ne se limite pas à la simple augmentation du nombre de réacteurs. Elle s’appuie également sur une indépendance technologique affirmée. En 2024, la Chine a produit localement 114 ensembles d’équipements nucléaires, démontrant sa capacité à maîtriser l’ensemble de la chaîne technologique. Le Guohe One, un démonstrateur national, a été mis en service, marquant un jalon important dans cette quête d’autonomie. Le Linglong One, un petit réacteur modulaire, devrait entrer en service en 2026, renforçant davantage cette indépendance.
Cette autonomie est accompagnée d’une ouverture progressive vers l’international. La Chine a ouvert 12 installations de recherche nucléaire à des partenaires internationaux et multiplie les collaborations avec des pays comme la Russie, la France et des organisations comme l’AIEA. Cette approche stratégique combine indépendance et coopération, permettant à la Chine de s’assurer une place de choix sur la scène internationale tout en partageant son expertise technologique.
Une croissance rapide de la production
En 2024, la production nucléaire en Chine a atteint 444,7 milliards de kilowattheures, soit 4,72 % de l’électricité nationale. Bien que modeste par rapport aux besoins énergétiques colossaux du pays, cette production est en constante augmentation. L’énergie nucléaire devient ainsi un pilier essentiel de la stratégie de décarbonation du pays, aux côtés des énergies solaire et éolienne. Cette transition énergétique permet d’éviter l’émission de 334 millions de tonnes de CO₂ en un an, un chiffre significatif dans un pays encore largement dépendant du charbon.
La Chine mise sur le nucléaire pour réduire son empreinte carbone et assurer son indépendance énergétique. Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de transition énergétique mondiale, où les énergies renouvelables et faiblement carbonées sont de plus en plus privilégiées. En augmentant sa capacité de production nucléaire, la Chine se positionne en tant que leader dans la lutte contre le changement climatique, tout en répondant à ses besoins énergétiques croissants.
La sécurité au centre des préoccupations
Malgré cette expansion rapide, la sécurité reste une priorité pour le gouvernement chinois. Le Conseil d’État a mis en place des exigences strictes pour la construction, l’exploitation et la surveillance des réacteurs. Chaque année, au moins 10 unités sont autorisées, tout en respectant des normes de sécurité rigoureuses. Cette approche permet de maintenir un équilibre entre développement rapide et sécurité opérationnelle.
En outre, la Chine optimise l’utilisation de ses sites côtiers pour éviter d’empiéter sur les terres agricoles et urbaines. Cette gestion prudente des ressources foncières témoigne d’une volonté de développement durable. La sécurité et l’optimisation des ressources sont au cœur de la stratégie nucléaire chinoise, garantissant ainsi un développement harmonieux et respectueux de l’environnement.
La montée en puissance de la Chine dans le secteur nucléaire soulève de nombreuses questions. Cette évolution rapide et stratégique redessine le paysage énergétique mondial. La Chine parviendra-t-elle à maintenir un équilibre entre développement technologique, sécurité et respect de l’environnement tout en affirmant son leadership mondial ?
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Impressionnant, mais est-ce que la sécurité est vraiment assurée avec autant de réacteurs ? 🤔
La France doit-elle emboîter le pas et accélérer son propre développement nucléaire ?
Avec autant de réacteurs, la Chine ne risque-t-elle pas de rencontrer des problèmes de sécurité ?
En même temps, la Chine fait de gros efforts pour l’environnement. Bravo à eux ! 🌍
Le nucléaire est-il vraiment la solution pour réduire les émissions de CO₂ ?
Est-ce que la France va réagir à cette montée en puissance de la Chine dans le nucléaire ?