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Le projet du National Water Carrier (NWC) en Israël représente une avancée technique majeure, en réponse à un défi critique : la distribution inégale des ressources en eau. Depuis la reconnaissance officielle de l’État en 1948, Israël a dû faire face à une population en croissance rapide tout en étant confronté à des précipitations inégalement réparties. Le NWC a permis de transporter de grandes quantités d’eau des régions plus humides du nord vers le centre et le sud plus arides, transformant ainsi la géographie et l’économie du pays. Ce texte explore les origines, les défis et les impacts durables de ce projet ambitieux.
Un pays en pleine expansion
À la fin des années 1940, Israël a connu une explosion démographique, avec une population passant de 800 000 habitants en 1948 à plus de 1,6 million d’habitants en 1951. Aujourd’hui, ce chiffre dépasse neuf millions d’habitants sur une superficie d’environ 22 000 kilomètres carrés. Cette croissance rapide a révélé un défi majeur : l’insuffisance des ressources en eau due à une répartition inégale des précipitations. Tandis que les régions du nord, comme la mer de Galilée, bénéficient de précipitations abondantes, les régions centrales et méridionales, notamment le désert du Néguev, reçoivent très peu de pluie. Assurer un accès équitable à l’eau était crucial pour accueillir cette population croissante et poser les bases du développement futur du pays.
Les fondations du transporteur d’eau
Conçu dans les années 1950, le National Water Carrier d’Israël a été imaginé pour résoudre le problème de la distribution inégale des ressources en eau. S’étendant sur 130 kilomètres, il comprend des structures souterraines et aériennes, avec des pipelines en acier et béton, des tunnels creusés à la main et des canaux ouverts reliés par de grands réservoirs de régulation. La construction, commencée en 1958 sous la direction de Tahal, a été achevée en huit ans seulement, en 1964. Conçu pour anticiper les progrès technologiques et la croissance démographique, le système a été pensé de manière modulaire, permettant des améliorations futures et une augmentation de la capacité. Aujourd’hui, il transporte environ 1,7 milliard de mètres cubes d’eau par an, attestant de sa vision avant-gardiste.
Surmonter le défi de l’élévation
L’un des défis techniques majeurs du National Water Carrier était de transporter l’eau en montée à partir de la mer de Galilée, située à 213 mètres en dessous du niveau de la mer, avec un gain d’altitude total d’environ 600 mètres. Le voyage commence à la station de pompage de Sapir, qui propulse l’eau de 250 mètres vers le haut. Plus loin, la station de pompage de Tzalmon prend le relais, utilisant des turbines et des pompes sur mesure pour élever l’eau de 115 mètres supplémentaires. La construction du tunnel de Yakov, long de 850 mètres, a été un exploit technique, nécessitant le creusement à travers des roches calcaires et basaltiques pour maintenir le mouvement par gravité. Deux autres stations de pompage, Eshkol et Mishmar Haemek, régulent et équilibrent le débit avant d’envoyer l’eau vers le sud.
Réduire la perte par évaporation
Dans un pays où les précipitations sont rares et les températures élevées, la perte par évaporation constituait une préoccupation majeure. Pour y remédier, les ingénieurs ont adopté des stratégies de conception innovantes. De nombreux réservoirs ont été construits en formes ovales ou circulaires pour réduire la surface exposée, limitant ainsi le volume perdu par évaporation. Le réservoir d’Eshkol, l’un des plus grands du réseau, peut contenir plus de cinq millions de mètres cubes d’eau. Sa conception rectangulaire minimise l’exposition au vent et au soleil. Les canaux adoptent souvent des formes trapézoïdales avec des profondeurs variées pour limiter l’absorption de chaleur. Ces principes de physique et d’hydrologie ont permis de conserver au maximum cette ressource précieuse.
En regardant vers l’avenir, le National Water Carrier reste un modèle d’ingéniosité et d’adaptation technique. Alors que de nouvelles technologies émergent pour gérer les ressources en eau, comment d’autres pays pourraient-ils s’inspirer de l’exemple israélien pour relever leurs propres défis hydriques ?
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Wow, 1,7 milliard de litres d’eau, ça en fait des verres d’eau ! 🥤
Comment Israël a-t-il financé un projet aussi ambitieux ?
Impressionnant de voir comment ils ont surmonté l’élévation de 600 mètres !
Je me demande si d’autres pays désertiques pourraient adopter ce modèle. 🤔
Espérons que ce projet aide à réduire les tensions sur les ressources en eau.
Les innovations en ingénierie sont vraiment fascinantes. Bravo Israël !
Est-ce que ce système a un impact sur l’environnement local ?