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La logistique moderne repose sur des équipements essentiels, tels que les transpalettes, qui facilitent le transport de marchandises au sein des entrepôts. Pourtant, leur impact environnemental est souvent négligé. Avec des millions de transpalettes en circulation, il est crucial de repenser leur production pour minimiser leur empreinte carbone. Ce texte explore les initiatives récentes qui visent à transformer ces outils indispensables en éléments plus durables de la chaîne logistique.
Le transpalette : un outil indispensable mais polluant
Les transpalettes, aussi connus sous le nom de tire-palettes, sont des chariots servant au déplacement de palettes. Ils se retrouvent dans presque tous les entrepôts à travers le monde, de l’Amazonie à la Picardie. On estime qu’il existe entre 10 et 15 millions de transpalettes dans le monde. Ces outils, bien que petits par rapport à d’autres équipements de manutention, représentent une part significative de l’empreinte écologique des entrepôts.
Leur fabrication nécessite une énorme quantité d’acier, environ 1,9 million de tonnes pour les 12,5 millions de transpalettes actuellement en service. Cela équivaut à la masse de 44,7 porte-avions Charles de Gaulle. Une comparaison qui souligne l’urgence de réduire l’impact environnemental de ces outils indispensables. L’acier utilisé dans ces transpalettes contribue de manière significative aux émissions de CO₂, ce qui pousse les entreprises à chercher des alternatives plus durables.
Le rôle innovant de SSAB dans la réduction de l’empreinte carbone
SSAB, un groupe sidérurgique suédois, se distingue par ses efforts pour produire de l’acier décarboné. En utilisant la technologie HYBRIT, l’entreprise cherche à réduire drastiquement les émissions de CO₂ associées à la production d’acier. En collaboration avec Toyota Material Handling Europe, SSAB propose l’usage de son acier SSAB Zero™, fabriqué sans énergies fossiles. Cette initiative promet de diminuer de 77 % les émissions de dioxyde de carbone des transpalettes, tout en maintenant leur robustesse et leur efficacité.
Toyota prévoit d’utiliser cet acier innovant pour produire son modèle phare, le transpalette manuel LHM230. Ce changement devrait entraîner non seulement une réduction significative des émissions de CO₂, mais aussi une prise de conscience générale de l’importance de l’empreinte écologique dans la logistique.
Les chiffres derrière l’impact environnemental des transpalettes
Les méthodes traditionnelles de production d’acier, via des hauts fourneaux et convertisseurs, génèrent environ 1,9 tonnes de CO₂ par tonne d’acier. Pour les transpalettes, cela représente environ 3,61 millions de tonnes de CO₂, soit l’équivalent de la capacité de stockage de 6,3 millions d’arbres sur une période de 40 ans. En adoptant l’acier bas carbone, Toyota et SSAB pourraient éviter jusqu’à 2,78 millions de tonnes de CO₂, démontrant ainsi l’impact potentiel de cette initiative.
Cependant, il convient de noter que cette avancée ne modifiera pas immédiatement les millions de transpalettes déjà en circulation. Elle marque toutefois un tournant vers la durabilité et souligne l’importance de repenser les matériaux utilisés dans la logistique.
Vers une logistique plus verte : le pari de Toyota
Ce mouvement vers une logistique plus durable s’inscrit dans une stratégie globale de Toyota Material Handling, qui vise la neutralité carbone d’ici 2041. Validé par la Science Based Targets initiative, cet objectif impose une série de mesures pratiques et rigoureuses. Parmi elles, l’adoption de batteries lithium-ion pour les équipements, et l’investissement dans les énergies renouvelables pour les usines.
L’optimisation du cycle de vie des produits est aussi une priorité, visant à limiter l’impact dès la conception. Cette démarche n’est pas simplement une opération de communication verte, mais un véritable engagement à long terme pour transformer le secteur logistique. L’impact de ces changements pourrait être immense, redéfinissant la manière dont les entrepôts fonctionnent et influençant les pratiques de milliers d’acteurs dans le monde.
Alors que les efforts pour rendre la logistique plus durable sont en cours, beaucoup reste à faire pour transformer l’ensemble du secteur. Comment ces initiatives influencent-elles votre perception de la logistique moderne et que pensez-vous du rôle des entreprises dans la transition écologique ?
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